Manger en pleine conscience, ça veut dire quoi ?

Quand on voit ce titre, ça peut vraiment donner l’impression qu’on parle d’une lubie de bobo parisien, mais je vous jure que c’est bien plus que ça. En réalité, il faudrait trouver une autre façon d’y faire référence, parce que c’est plutôt un retour en arrière qu’un nouveau concept. L’idée est de revenir à ses sensations, d’écouter son corps et ses messages (d’où la pleine conscience), pour retrouver une façon plus sereine (et plus saine) de manger.

Je m’explique : est-ce qu’un nourrisson sait quand il a faim et qu’il n’a plus faim ? Évidemment, c’est un de ses premiers besoins et il n’est (presque) qu’une somme de sensations. Attention, je ne dis pas que par conséquent il réclame le sein ou le biberon uniquement quand il a faim, mais il possède la capacité à reconnaître sa faim. Nous l’avons donc tous au départ. Dans notre vie d’adulte moderne, est-ce qu’on sait encore quand on a faim ? Ça devient moins évident. On mange souvent parce que c’est l’heure, parce qu’on nous a dit qu’il fallait manger systématiquement au petit déjeuner, ou pour d’autres raisons encore plus complexes (vous voyez le craquage sur le pain au chocolat de la boulangerie sur le chemin du retour après une journée de boulot pourrie ?). Et on mange aussi pour faire plaisir aux autres, ou parce que nos croyances nous pousse à penser que c’est bon pour nous. Mais si on revenait à nos sensations ? On peut avoir très faim certains matins, et pas du tout un autre. Et alors ? On peut avoir très envie de viande à certains moments, et ressentir le besoin de manger léger à d’autres moments. Des tas de facteurs influencent notre faim, notamment hormonaux, mais aussi environnementaux, circonstanciels. Il est logique que nous n’ayons pas envie/besoin des mêmes aliments au cours de notre vie, de notre cycle pour les femmes, de notre degré d’activité physique, etc. Le problème, c’est que nous avons bloqué l’accès à ces sensations depuis longtemps. On mange souvent avant d’avoir faim et on ne sait plus reconnaître la sensation de satiété. C’est pour moi une des clés d’une alimentation équilibrée et adaptée à ses besoins : savoir reconnaître les signaux que nous envoient notre corps et savoir les analyser.

Au bout de ce travail, on peut même arriver à manger pour se réconforter, si on est capable d’en être conscient et de savoir que ça ne va pas résoudre les problèmes de la journée. Si l’on ressent le besoin de s’accorder un petit plaisir alimentaire pour décompresser, se relaxer, alors pourquoi ne pas se l’accorder ? Dans cette optique, on n’ira pas, quoiqu’il arrive, se jeter sur la plaquette de chocolat et l’engloutir en 5 minutes, parce que ça serait de toutes manières contre productif pour notre corps. Si on cherche à se faire du bien, et qu’on est capable de s’écouter, ces comportements alimentaires compensatoires et démesurés n’auront pas lieu d’être.

Mais alors, comment retrouver ces sensations oubliées ? Je vous conseille de commencer à réécouter votre corps sur une période où vous vous sentez assez libre d’esprit pour le faire (mais n’attendez pas non plus le moment parfait, il ne viendra jamais). Et pour vous aider, vous pouvez utiliser un petit carnet de bord où vous noterez vos sensations au réveil, les heures où vous mangez et tout ce qui vous semblera pertinent. C’est un début pour aller vers le chemin de l’écoute de ses sensations, qui passe aussi, je pense, par un travail sur le corps via une activité physique (yoga, pilates, ou tout autre sport qui vous permet de reprendre contact avec votre corps).

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